Critique – Lucy

  • Date de sortie : 6 août 2014 (1h29)
  • Réalisateur : Luc Besson
  • Avec : Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Min-sik Choi, Amr Waked, Analeigh Tipton
  • Tous publics (France) – 17 ans (Etats-Unis)
  • Allociné spectateurs : 3.3/5
  • Allociné presse : 3.2/5
 
Le nouveau film de Luc Besson, Lucy, fait des miracles au box office avec 350 000 entrées en France pour son premier jour d’exploitation et 80 millions de recettes pour les 2 premières semaines d’exploitation aux États-Unis. Alors, oui, le nouveau film film de Luc Besson porté par un casting international, fait des prodiges au box office mais, malgré de bons atouts, il déçoit quelque peu.
A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacité intellectuelles se développer à l’infini. Elle colonise son cerveau, qui atteint 100 %  de ses capacités, et acquiert des pouvoirs illimités.
 
Le scénario est décevant, et on n’entend pas par là les invraisemblances multiples. L’idée de base est très intéressante et séduisante. L’éclatement des possibilités narratives, physiques et sensorielles est très intéressante et peut aboutir à une histoire très approfondie avec beaucoup d’intérêt. Or le scénario de Lucy ne fait que le contraire, ou presque. Alors que le début était quasi prometteur, le film se plonge dans l’action et pour suivre les clichés habituels, il nous faut absolument des méchants. Le film aurait pu prendre une autre tournure comme dramatique, émotive où le personnage lutte pour quelque chose, citons Inception par exemple, certes avec de l’action mais sans figure du méchant qu’il faut à tout prix tuer à la fin. Ici, les personnages sont moins approfondis que ce l’on attendait, finalement peu touchants. Prenons par exemple le personnage de Morgan Freeman, qui à part à expliquer au spectateur la technologie, ne sert pratiquement à rien d’autre. Il n’est jamais mis dans l’action et n’y participe à aucun moment. Quel gâchis! Outre les problèmes de négligence des personnages, le scénario a un problème de structure. Alors que le début annonçait une bonne structure, la suite enchaîne les clichés d’un bon film d’action jusqu’à une fin qui déçoit. L’action, complètement mécanique, est enchaîné de manière robotique. La dimension comique du scénario est réussie. 
 
Le casting est très bon mais limité à cause d’un scénario qui les tire vers le bas. Scarlett Johansson joue très bien la figure de la femme ordinaire qui devient une super-héroïne et malgré une négligence des personnages de la part du scénario, arrive à émouvoir un peu, elle est désemparée, déterminée, fragile… Habituée à jouer le personnage inhumain au premier sens du terme, Her et Under the skin, elle propose une prestation juste et correcte. Quant à Morgan Freeman, que j’admire, il essaie de faire de son mieux malgré les limites du scénario qui enferment son personnage dans une prison totale, ou plutôt un amphitéâtre. Quel dommage quand on sait de quoi est capable l’acteur. Luc Besson donne du rythme et de l’efficacité à son film, qui commençait de manière très intéressante avec une alternance avec des plans sur des animaux sauvage, à la manière d’un document animalier, même si le début est assez long. On retiendra aussi une séquence de poursuite dans Paris qui est réussie mais aurait pu être mieux. Par contre les effets spéciaux, bien que réussis, sont catastrophiques dans les dix dernières minutes, à un point où on n’y croit plus. La musique d’Eric Serra, qui habituellement est bon, est assez décevante sans thème principal captivant.
 
Aux allures de gros blockbusters d’action, Lucy est un film avec beaucoup d’ambitions mais laisse un goût mitigé. Le scénario, bien que l’idée de base est intéressante, et une trame originale, néglige ses personnages. Dommage quand les acteurs, et le réalisateur bien entendu, sont aussi talentueux.

2 commentaires

  1. Adeline Schmitz · août 31, 2014

    Je suis plutôt d'accord avec les notes données. Personnellement, en sortant du cinéma, je ne savais vraiment pas quoi penser. Je mettrais un 6/10 pour l'ensemble.

    J’aime

  2. Pingback: 2014 au cinéma : une année riche et variée | Fenêtre sur écran

Laisser un commentaire